Introduction Au Chamanisme
Le chamanisme en Afrique englobe un large éventail de croyances, de principes et de mécanismes de guérison qui sont pratiqués sur le vaste continent depuis des milliers d’années. Le système de guérison repose sur une longue histoire de croyance traditionnelle selon laquelle les esprits ancestraux sont constamment présents parmi les vivants et interviennent dans leurs actes. Le rôle du shaman est donc de servir de médiateur à ces esprits lorsque leur intervention entraîne des afflictions au sein de la société. Cette médiation se présente habituellement sous forme de rituel propre à chaque culture, y compris à travers des chants, l’utilisation de tambour, des applaudissements, la danse, la transe, l’utilisation de médicaments et une variété d’autres performances. Le processus de la maîtrise que le shaman subit pour atteindre la connaissance et la communication avec les esprits, et finalement être guidé dans la guérison, est un long et ardu voyage qui commence avec son initiation fascinante et souvent douloureuse. Chacune des facettes du chamanisme sera couverte tout au long de cette introduction, mais la compréhension de la façon dont elles sont réellement appliqués aujourd’hui viendra des analyses de diverses guérisons shamaniques dans le contexte des sociétés modernes.
Afin de bien comprendre les utilisations modernes du chamanisme, il est important d’examiner d’abord les pratiques anciennes dont elles sont issues. Le chamanisme en tant que système de guérison est actuellement considéré comme ayant pris naissance au cours de l’âge néolithique, bien qu’il y ait encore beaucoup de débat sur la date exacte car certains archéologues suggèrent des preuves pour les transes shamaniques datant d’aussi loin que l’ère paléolithique. En Afrique du Sud, les archéologues ont découvert l’art rupestre dont on pense qu’il provient de la culture de San. La lignée de cette culture remonte à près de 60.000 ans, et persiste encore en Afrique du Sud aujourd’hui. Elle est également connue sous le nom de Bushmen, Kung, Basarwa, etc… L’art rupestre lui-même représente ce que l’on appelle aujourd’hui dans la culture San « la Grande Danse », une danse de transe chamanique utilisée pour guérir, chasser et soulager les maux sociaux. L’art met également en vedette d’autres créatures du monde telles que les animaux, les monstres et les esprits que les danseurs rencontrent lors de leurs voyages et de leurs visions hors du corps. Ces images dépeignent ainsi des aspects de la croyance chamanique qui ont persévérés dans le temps et qui sont encore pratiqués aujourd’hui comme l’utilisation du rituel de danse, la médiation des esprits, le voyage spirituel lui-même, tous évoqués dans l’effort de guérison. Les premières preuves du chamanisme en Afrique reflètent des principes de guérison qui se sont répandus sur tout le continent, et qui se sont adaptés pour créer des systèmes uniques dans diverses sociétés d’aujourd’hui.
Les esprits, qui prennent de nombreuses formes selon la société spécifique, sont typiquement ancestraux et gouvernent ainsi les procédures de leurs parents terrestres. C’est l’aspect fondamental de la plupart des systèmes de croyance en Afrique, et c’est crucial pour comprendre comment les idées de maladie et de guérison sont formées. Pour la plupart des Africains, la maladie est causée non seulement par des infections et d’autres problèmes médicaux, mais aussi par des troubles spirituels, provoqués par le mécontentement des ancêtres encore vivants et actifs à l’égard des modes de vie. Par conséquent, les esprits doivent être respectés par les vivants et, lorsqu’ils sont insatisfaits, seul un individu invulnérable à leur pouvoir et reconnu comme un égal spirituel doit les manipuler. Tel est le rôle du chaman. Le chaman contrôle les esprits, en ce sens qu’il est capable, en tant qu’être humain, de communiquer avec les morts, les démons et les esprits de la nature, sans pour autant devenir leur instrument. Ainsi, le rôle du chaman est crucial en ce qu’il est le seul médiateur entre le monde spirituel, source de maladie et d’affliction, et le patient qui en souffre. Le concept du shaman comme médiateur implique qu’il a le pouvoir d’inverser les afflictions causées par les esprits, aussi bien par ses médiations que par ses soins thérapeutiques. La croyance dominante réside dans la causalité spirituelle des maladies et autres affections. Puisque les esprits causent la maladie, le traitement et la guérison relèvent manifestement du domaine du spirituel ou du surnaturel. Parce que le chaman est le seul individu qui peut accéder au royaume du spirituel, il est le seul individu doté de la connaissance de la guérison. Cette guérison prend de nombreuses formes, qui sont toutes réalisées sous la direction des esprits.
Par ailleurs, certaines sociétés africaines croient que les individus ont le pouvoir d’utiliser la sorcellerie contre d’autres membres de la communauté. Cette sorcellerie peut invoquer des esprits malveillants ou simplement jeter une malédiction sur l’objet de l’insatisfaction de cette personne, causant souvent la maladie. Le chaman utilise donc son lien avec les esprits pour guérir l’individu affligé et rétablir l’harmonie dans la communauté.